Extrait du journal
Nous avons une excellente nouvelle à annoncer à nos lecteurs girondins. Le texte rectifié du pro jet de loi portant classement des chemins de fer d’intérêt général, récemment déposé par M. de Freycinet, donne satisfaction à l’un des vœux les plus légitimes et les plus pressants de Bordeaux, du département et de toute la région. La iigne de Bordeaux à Cavignac par Saint-Sulpice ou Saint-Loubès, avec gare indépendante à Bordeaux, c’est-à-dire la voie directe sur Nantes et tout l’Ouest, nous est enfin accordée. On sait que le projet primitif de classement accordait la ligne de Cavignac à Saint-Sulpice ou Saint-Loubès mais greffait ainsi le réseau actuellement à l’Etat sur le tracé de la Compagnie d’Orléans. La Com pagnie d’Orléans avait réussi à arrêter encore nne fois la ligne indépendante pour ainsi dire au seuil de Bordeaux. Nous avions exprimé la conviction que M. de Freycinet, après s’être rendu compte par lui-même de la gravité des intérêts engagés et du peu de fondement des objections qui avaient été opposées au sein des conseils techniques à la réalisation du projet de jonction directe de Bor deaux aux Charentes, n’hésiterait pas à écarter des obstacles qui avaient paru depuis tant d’années insurmontables. Notre confiance dans le sentiment de justice de l’éminent ministre républicain et dans ses sympathies pour Bordeaux n’a pas été trompée. Le prolongerajnt de la ligne de l’Etat de SaintLoubès à Bordeaux, avec gare indépendante, ligure dans le projet de loi rectifié. Celte décision, que les Chambres ratifieront sans peine, sera accueillie avec joie par les pro ducteurs les et commerçants de la région.C’est l'af franchissement du monopole de l’Orléans et l’ou verture d’un débouché nécessaire et précieux sur toute la région de l’Ouest. Pour Bordeaux, en par ticulier, c’est, en outre, une très large compensa tion du tort qu’aurait pu porter au transit borde lais l’ouverture de la ligne de Libourne à Langon. Nos populations n’oublieront pas .qu’ellles doivent à l'administration républicaine cette satisfaction, si vainement réclamée par le commerce et par les corps électifs girondins, sous les divers régimes qui ont précédé le cabinet du 14 décemllre. Elles n’oublieront pas non plus que lors du voyage de M.. le Ministre des travaux publies à Bordeaux, lorsqu’il s'agissait d’éclairer sa religion, de lui exposer nos intérêts et nos besoins, de lever les objections, d’armer, en un mot, le ministre de considérations, d’arguments, de motifs assez puis sants pour lui permettre de vaincre les résistances des conseils techniques où domine l’influence de la Compagnie d’Orléans, MM. les sénateurs et députés bonapartistes se sont abstenus, laissant à la représentation républica.ne du département, aux députés et aux conseillers généraux républicains, la charge mais aussi l’honneur d’assurer l’heureux résultat que nous enregistrons....
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
En savoir plus Données de classification - issartier
- de freycinet
- henry
- oscar de vallée
- rouher
- baragnon
- thiers
- aparis
- hubert-delisle
- béhic
- bordeaux
- gironde
- orléans
- cavignac
- france
- callen
- langon
- thiers
- bor
- nantes
- sénat
- la république
- banque de france
- parti républicain
- appel au peuple
- parlement
- édition spéciale
- conseil général