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La Petite Gironde, 20 avril 1922

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La Petite Gironde
20 avril 1922


Extrait du journal

Le tempe a bien du mal à se mettre au beau. ‘ Après un Vendredi-Saint printanier, le jour de Pâques nous offrit un cieJ gris de Toussaint, ce qui n’a pas empêché les Pa risiens de se précipiter dans toutes les gares pour aller voir aux champs si le pissenlit pousse. Les rues étaient vides comme en plein été; c’est un parti pris aujourd'hui, même chez ceux de condition modeste, de ne pas rester en ville dès la moindre fête carillonnée. Tous les artisans sérieux, tous les employés réfléchis ont l’ambition d’ha biter loin des faubourgs, dans une ban lieue qui leur donnerait une petite maison et un petit jardin. Ceux qui n’ont paa en core réalisé leur rêve guettent le lotisse ment des bois et des parcs pour s’ache ter avec des facilités de paiement le lopin qui les rendra propriétaires Malheureusement, le pire obstacle à cet te dispersion au grand air est la difficul té des moyens de transport. A Londres, où de tout temps des commerçants ont cherché un logis personnel hors de la ci té, les trains emportent chaque jour des travailleurs qui, la besogne finie, trouvent dans des cottages un air plus pur. Chez nous, les trains sont rares et lents, très coûteux, les tramways mal commodes; la banlieue n’est pas éclairée et quand on rentre chez soi, par des chemins obscurs et boueux, l’on envie le citadin que le métro met à sa porte. Mais dès le prin temps. et dès l'heure d’été, celui qui ha bite les faubourgs jalouse à • son tour le banlieusard qui peut profiter du crépus cule pour arroser ses salades ou tailler ses rosiers. Un autre obstacle est l’habitude qu’ont les Français de couper leur journée d’un long repos. Aujourd’hui ceux qui sont obligés de déjeuner hors de chez eux sa vent ce que cela leur coûte. Emporter de la viande froide dans un panier ? C’est as sez encombrant, et puis manger seul sur un coin de table... n’est pas tentent. II fau drait qu’on changeât les heures des re...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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