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La Petite Gironde, 21 avril 1903

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La Petite Gironde
21 avril 1903


Extrait du journal

Elle répondit en secouant la tête: — Rien, en effet, j’ai tout peruu ! Elle se mordit les lèvres pour arrêter ses larmes, mais ce fut un vain effort. Un torrent s'échappa de ses yeux. Le comte laissa passer Je Ilot, très ému de cette explosion de douleur, et dit : — Pas un ami? pas de famille ? — Je n’en ai plus... — Un père ?... — Je l’ai déshonoré ! 11 y eut un nouveau silence. Ils traversèrent le pont et se trouvèrent de l’autre côté, sous les arbres du Cuursla-Reine. Tout à coup elle éclata. — Ah ! tenez, lit-elle, je ne vous ai ja mais vu, je ne vous verrai sans doute jamais plus, mais je ne sais pourquoi, vous m’inspirez confiance... Votre voix est pleine de pitié, vos paroles me prou vent que vous aussi vous avez eu de grands chagrins, que vous ne conservez plus d’illusions sur ce monde que je vou lais quitter, car il m’est impossible d’y vivre, par ma faute; eh bien! je vais tout vous dire et, ensuite, vous ne vous oppo serez plus à une résolution à laquelle vous me forcez à renoncer ce soir et que je mettrai à exécution demain. Elle lui raconta tout, en traits rapi des, sa naissance de parents pauvres, son père, officier sans fortune, veuf et en re traite de bonne heure à cause de se» blessures, son éducation à Saint-Denis, puis son séjour au Morvan. Le comte l’arrêta : — Au Morvan, dites-vous ?... — Oui. dans une maison qui ressemble à un pre.'bytère de campagne, entourée d’un jardin plein de fleurs. Mon père est de la Nièvre. Et aussitôt, comme si une origine com mune eût déjà formé entre eux une sorte de lien, elle demanda : — Vous connaissez ce pays, monsieur? — Beaucoup... Je l’ai habité autrefois...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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