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La Petite Gironde, 21 février 1880

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La Petite Gironde
21 février 1880


Extrait du journal

L’émotion parait être à son comble à Pétersbourg, dans les régions officielles comme dans le public, et ce n’est pas sans raison que l’on se de mande comment finira celte lutte entre l’un des plus puissants potentats d’Europe et une Société secrète toujours traquée et jusqu’ici insaisissable. Les journaux allemands comme nos journaux pa risiens rappellent que la police avait été avertie depuis quelques semaines déjà que l’attention des conspirateurs se portait du côté du palais impérial. Le bruit avait couru qu’on avait saisi des plans du palais dans une perquisition; qu’on avait arrêté deux ramoneurs en train de placer de. la poudre dans une cheminée, et même que le palais était miné du côté de l’amirauté et de la Néva. Ces bruits, qui trouvaient accès dans la presse étrangère, devaient être connus d’une po lice organisée comme peut l’être la police russe. De plus, ainsi qu’on le fait remarquer, la nouvelle tentative n’a dû être préparée qu’après l’insuccès de l’attentat de Moscou. Il est inadmissible, en ! effet, qu’on eût tenu un second attentat en réserve I en cas d’insuccès du premier. ! La Gaxette de Cologne a reçu de Saint-Péters bourg, à la date du 18, une dépêche suivant la quelle le nombre des morts trouvés hier à la suite | de l’explosion au Palais d’hiver serait de 8, et le ! nombre des blessés de 50. Trois étages du palais sont endommagés intérieurement. On croit que le nombre des morts dépasse le chiffre indiqué; on n’avait pas fini de déblayer. On ne sait pas encore quelle est la matière explosible employée; mais on croit que c’est de la dynamite. L’auteur de la dépêche ajoute: ♦ Je me suis rendu hier soir, le 17, à huit heu res, devant le palais. Extérieurement, on ne voyait pas trace de la catastrophe. Les pompiers et un i grand nombre de gens de police à pied et à cheval I étaient au poste. On ne permettait pas de s’arrêter; aussi y avait-il relativement peu de curieux. Dés après l’explosion, la sortie du palais a été inter dite à tout le monde; mais il est probable que les criminels s’étaient déjà éloignés. L’indignation de la population est extraordinaire. Toutes les mai sons sont pavoisées; en ce moment, des milliers de personnes qui stationnent devant le palais chan tent l’hymne national. » Le même journal constate que la police russe s’est montrée, cette fois-ci, encore plus maladroite que lors des attentats précédents. La Gaxette de Cologne reçoit encore de SaintPétersbourg une dernière dépêche quelque peu en désaccord avec ses renseignements précédents. La voici: « D’après les constatations qui ont été faites, ilest prob able que l’on s’est servi de dynamite pour produire l’explosion, mais qu’on n’avait pas pratiqué de mine, ce qui eût clé impossible vu la...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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