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La Petite Gironde, 21 juillet 1940

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La Petite Gironde
21 juillet 1940


Extrait du journal

mère âgée ? où la tante infirme ? où tous ceux qui leur ont crié : « Partez I nous nous retrouverons à Rouen, à Poitiers, à Royan, à Bordeaux, ou chez Martin, ou dans la maison de Dubois, ou au petit café de la mère Mathieu ? » On ne les y trouve pas. Et les recherches commencent. On se rend aux bureaux du journal de la région. A tout hasard, on fait passer une annonce. Je pourrais citer des milliers d'exemples, mais déjà les larmes me montent aux yeux. Dites-moi si un romancier au rait pu tirer de son génie imagi natif de pareilles scenes ? La France est maintenant plei ne d'aveugles qui se cherchent dans la nuit du désastre. On ne se bat plus. On ne s'enfuit plus. Tous les réfugiés n'ont qu'un dé sir, qu'une hâte : rentrer à la maison, dussent-ils la retrouver en cendres. Mais au moins fau drait-il qu'ils fussent ensemble, toutes mains serrées, tous cœurs unis devant le malheur. La fa mille I n'est-ce pas, après tout, l'image d'un pacte défensif con tre l’infortune ?...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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