Extrait du journal

Je reçus l’an dernier la visite d’un mon sieur entre deux ftges, qui me dit : « Je suis professeur de français en Russie depuis onze ans. C'est un sale métier. le n’ai que deux désirs : gagner un peu (l'argent pour reve nir en France, et faire, en attendant, le moins de travail possible. Je fonctionne de hu.t heures du matin à trois heures de l’après-midi. Tout mon effort tend à « sé cher» de temps en temps quelques heures. Un exemple. Chaque jour à deux heures je sors d'un gymnase pour me rendre à une éco.e de commerce, où Je donne ma derniè re leçon. Une fois par semaine Je marche auss. lentement que possible et J’attends quelques minutes au coin de la rue o~1 est mon école. Au bout d’un quart d’heure, voyant que Je ne viens pas. le surveillant renvoie les élèves. Dès qu’ils sont partis jo me précipite, J’arrive tout essoufflé et Jo trouve, pour excuser mon retard, un prétex te quelconque. Et le tour est Joué. Il y a aussi le coup du téléphone. Connaissez-vous le coup du téléphone ? Vous désirez vous reposer. Vous restez donc chez vous sans prévenir personne. Et le lendemain, quand votre directeur vous demande si vous avez été souffrant vous 'prenez un air très étonné et vous répondez que vous vous portez à merveille, mais que vous n’êtcs pas venu parce qu’on vous a téléphoné de ne pas venir. Le directeur n’y comprend rien : 11 croit qu'un farceur s’est amusé à ses dépens....