Extrait du journal
J’entends bien que, en théorie, 11 n’est pas fondé A sc plaindre, qu’il n’a pas lieu d’invoquer un prétendu droit à la con sommation do famille, qui n’existe pas en réalité. J’accorde, en effet, que c'est un abus de concéder à ceux qui possèdent ou qui occupent la terre la franchise du droit général do consommation sur l’al cool, auquel tous les citoyens devraient être soumis, comme ils sont soumis à l'impôt sur le sel, le sucre ou le tabac. J’accorde également que, soustraire au poids de cette taxe les propriétaires, c’està dire ceux-là mêmes qui sont dans une situation meilleure que la généralité des contribuables, et la faire peser, au con traire, de tout son poids sur les salariés, est chose abusive. J'entends tout cela, mais je remarque aussi que, du moment où l'on n’a pas supprimé radicalement le privilège, ce qui eût peut-être mieux valu; du moment où l’on a reculé devant la difficulté de faire disparaître du Jour au lendemain une tolérance qui date de l’ancien régi me et qui avait déterminé des usages et des habitudes; du moment où l’on a pen sé que mieux valait procéder par étapes, encore faut-il que la première étape soit faite de telle façon qu'elle ne choque pas l’esprit de Justice. Or, la loi de 1903 est Injuste et inégale. Elle accorde trop aux uns, pas assez aux autres. Il y u lieu do régler dans une mesure variable et, par suite, équitable, l’allocation pour con sommation de famille. Si l’on n’y peut parvenir, mieux vaut l’éliminer complète ment. Tout cela, nos cultivateurs l’ont fort bien compris; ils ont fait justice des dia tribes réactionnaires; nos adversaires en ont été pour leur courte honte; leur mé prisable campagne a lamentablement échoué. Il La conclusion que je veux tirer de ces quelques observations, c'est qu’on calom nie notre pays quand on dit qu’il est ex clusivement préoccupé de scs intérêts matériels. Il a plus de noblesse dans ses attitude»; il vole selon ses sentiments, selon ses idées, non selon ses intérêts; la suppression ou le maintien du privilège de» bouilleurs de cru, des primes sur les sucres, la réduction ou l’augmentation des droits de douane no jetteront jamais j(> dé arvol dans les rangs de l'année ré publicaine. Au contraire, on risque de désorgani ser un parti quand on fait imo politi.jl.u* 1 do façade et d’apparence.*une politique : dont on lie sait où elle conduit, une poli tique qui inquiète et trouble le plus grand nombre, sans satisfaire les avancés. Josf.ph CA1LLAUX....
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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