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La Petite Gironde, 22 octobre 1878

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La Petite Gironde
22 octobre 1878


Extrait du journal

LE DISCOURSJHJ MARÉCHAL I.? télégraphe vient de nous transmettre le texte du discours que M. le président de la République a prononcé à la distribution des récompenses aux exposants. En lisant ce discours nous n’avons pu nous em pêcher de nous reporter par la pensée d’un an en arrière. Quel chemin nous avons parcouru dans ce court espace de temps! Le chef de l’Etat, entouré des conseillers les plus funestes, circonvenu par les meneurs de la réaction, hésitait encore à se soumettre à la vo lonté souveraine cl indiscutable du pays et, avant d'accomplir cet acte de sagesse, avant de con fier la direction des affaires publiques à des minis tres républicains, il allait remplacer le cabinet de lîroglie par le cabinet de Roehebouet. Aujourd'hui, il s’acquitte simplement, naturelle ment du rôle que lui assigne la Constitution. l.’an dernier, on se demandait si les fautes, si les violences de la réaction ne compromettraient pas la vaste entreprise de l’Exposition universelle, à laquelle les journaux impérialistes et royalistes prudigaient toutes les injures. Aujourd’hui l’Exposition touche à son terme ; elle a eu un grand éclat et l’on peut dire que son succès, attesté par les deux mondes, a dépassé toutes les espérances. Les pins impudents de nos adversaires disaient avec leur cynisme habituel que les puissances dé daigneraient de se faire représenter au « bazar » de la République. Aujourd'hui, le chef de l'Etat remercie les gou vernements et les peuples de la confiance qu’ils nous ont témoignée « par l’empressement qu’ils ont mis à prendre part à l’Exposition ». Quand des ministres républicains conçurent la pensée heureuse et quelque peu téméraire d’ou...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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