Extrait du journal

placée près de la fenêtre, et profitant du jour finissant pour achever ses de voirs de classe. — Ah I maman, s’écria la fillette, quel bonheur que tu arrives, je pen sais au dîner, j’ai si faim 1 — Tu vas manger, va, ma chérie. Tout en répondant, madame Ver dier embrassait sa fille brièvement, comme préoccupée de choses impor tantes. Puis elle posa sur la table un pa pier contenant un peu de charcuterie et un petit pain d’un sou. Ensuite elle se débarrassa dans un coin de l’autre paquet, plus gros, qu’elle avait dissimulé dans sa jupe. Et plaçant devant l’enfant, toujours attablée, un verre qu’elle emplit d’eau, puis un couteau, elle lui dit d’une voix tremblante : — Mange, ’ ma mignonne chérie, mange bien; demain, nous no man querons de rien. — Et toi, maman ? — Moi, je n’ai pas faim, ce soir, mon trésor !...• — Dis donc, petite maman, demanda naïvement Marie-Louise, pourquoi donc qu’on ne boit plus de vin main tenant ? • — Parce que c’est très mauvais pour l’estomac, ma chérie, répliqua la jeune femme. En môme temps, elle se retourna pour cacher une grosse larîhe qui rou lait sur sa joue. Marie-Louise, affamée comme elle l’avait dit, mangeait d’un bel apaétit....