Extrait du journal

Avant le scrutin du 16 janvier, le Journal de Bordeaux et ses amis chantaient victoire. Il semblait, à les entendre, que le jeune préten dant de Chislehurst était déjà sur le trône. C’est ainsi, du reste, qu’ils avaient procédé en 1874, lors de l’élection de M. Roudier; ils pré disaient alors le retour de l’empire à brève échéance, et un de leurs chefs disait publique ment : « Le prince impérial rentrera aux Tuile ries cet automne, le jour où je rentrerai, moi, au Conseil général de la Gironde. » Deux ans se sont écoulés depuis. Ce personnage a, en effet, réussi à franchir les portes de notre assemblée départementale ; mais la restauration impéria liste, si bruyamment prédite par les partisans du général Bertrand, est renvoyée aux calendes, et ce n’est pas le régime dictatorial de 1852 qui nous gouverne, mais bien la Constitution ré publicaine du 25 février. Tout cela soit dit en passant pour montrer le cas qu’il faut faire des rodomontades fanfaronnes des agents qu’en tretient à Bordeaux le Comité de comptabilité. Donc, autant les bonapartistes étaient, il y a huit jours, arrogants et dédaigneux, autant ils sont aujourd’hui insinuants et humbles. Leur échec du 16 janvier a été si éclatant, si com plet, que, malgré leur impudence habituelle, ils ne peuvent ni le dissimuler ni le nier. C’en est fait aujourd’hui : si quelques-uns d’entre eux parviennent à se faire élire au Sénat, ce sera pour y former, comme à l’Assemblée de A€*S...