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La Petite Gironde, 23 mai 1896

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La Petite Gironde
23 mai 1896


Extrait du journal

Paris, 22 mai, G h. s. au mois de novembre dernier, quand fut constitué un ministère radical, un certain nombre de nos amis, chercheurs de midi à quatorze heures, raillaient notre mauvaise humeur: * Vous n’y entendez rien, di saient-ils. Nous autres, républicains mo dérés, nous devons, au contraire, être en chantés de voir mettre enfin au pied du mur ces gâcheurs d’ouvrage. Il y a beau temps que celle expérience aurait dû être faite. Gardons-nous donc de la gêner en quoi que ce soit. Laissons-la se poursuivre on toute liberté. Il n’y en a pas pour bien longtemps : six semaines, deux mois au plus. Après quoi il sera bien et clairement démontré au pays que le radicalisme ne peut rien, ne sait rien, lie produit rien que des mois, des mots, des mots ! » On était ici d’un avis opposé. A nos yeux, lo pays venait de prouver par les élections do 1893 qu’il était fixé sur le néant du radi calisme, et c’était s’exposer à toutes les aventures, faire courir à la liberté, au ré gime parlementaire, à la République et, par-dessus tout, aux intérêts de la France à l’extérieur et à son bon renom devant l'Europe, les plus graves périls, que do so croiser les bras et do regarder faire l’ex périence en question. Quant aux radicaux, ils jubilaient : « Ah! messieurs les modérés, disaient-ils, vous prétendiez après l’insuccès do M. Brisson, et vous répétiez, après l’échec de M. Bour geois, que le parti radical n'existait plus; que par doux fois mis en demeure d’assu mer les responsabilités du pouvoir, il avait | dû confesser son impuissance et se récuser. Ah! vous soutenez aujourd’hui encore, j bien que cette fois M. Bourgeois se pré! sente avec un cabinet exclusivement com| posé de radicaux, vous soutenez que le radicalisme est mort et qu’il ne reste plus qu’à l’enterrer! Eh bien, nous allons vous prouver que faux bonhomme vit encore! *...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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