PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 23 septembre 1943

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
23 septembre 1943


Extrait du journal

ART D’ETRE JEUNE | par Jean VIGNAUD président de la Société des gens de lettres. Un chroniqueur qui connut la faveur du public avant cette guerre vient, à l’occasion de ses soixante-dix ans, d’offrir un goûter à ses amis, dans un bar fameux de Paris. C’est une entreprise hardie en ces temps difficiles de lancer pareille Invitation; c’est en tout cas une idée originale et charmante. Un peu Imprévue aussi. C’est pour cette raison qu’elle plaira, car 11 faut savoir faire des actes gratuits et celui-ci a de plus cette bonne fort j tune de se présenter à contre-courant. On est en train de diviniser la Jeunesse et l’on a raison. Il n’est rien de plus aimable, c’est-à-dire digne d’êtrr aimé, qu’un frais visage, et qu’une àme neuve, à con lltion toutefois que le premier séduise pa: des qualités de caractère, que la seconde soit, comme on disait autrefois, ornée de vertus. Sans ces présents, la Jeunesse n’a pas plus d’intérêt qu’un autre âge, et Von est surpris de voir des hommes mûrs user de tant d’artifices qui ne trompent personne, pour la prolonger. . , , Qu’on aille pas s'imaginer que nous fassions grief de vouloir rester Jeunes à ceux qui ne le sont plus; nous pensons, au contraire, que c'est une nécessité, qu’il y a du courage et de l'élégance à le faire; mais c’est sur les moyens employés que nous différons. Il n’est, selon nous, qu’une façon de rester Jeunes, c’est d’entretenir en sol la flamme de l’esprit, et avoir son imagination et sa curiosité toujours en éveil, de se passionner malgré tous les déboires pour des causes désintéressées. Idéales, ca pables de nous élever hors du monde. , C’est un peu l’histoire de mon chroniqueur, galant homme, qui ne s’est occupé dans sa vie que de beauté et d’art; c’est- surtout celle du centenaire Fontenelle, dont Jean Rostand, dans « Hommes de vérité », vient de bros ser un saisissant portrait. On naît centenaire, on n’a paa de mérite à le devenir, ce sont les parents qu il faut féli citer, a-t-on coutume de dire. Ce n’est pas vrai pour Fon tenelle. Il était un enfant débile, maladif et 11 dut tou jours faire attention à sa santé. Il disait des siens, arec cette Irrévérence qui sent bien son dix-huitième siècle . «Mon père était une bête, mais ma mère avait de 1 es prit. C’était une petite femme douce, qui me disait sou vent : Mon fils, vous serez damné... Mais cela ne lui fai sait pas de peine.» {loir la suite en quatrième page.)...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • mussolini
  • bolland
  • fournier
  • moreau
  • vought
  • monet
  • nadaud
  • argouarch
  • lafleur
  • churchill
  • paris
  • france
  • italie
  • vichy
  • moscou
  • la seine
  • japon
  • allemagne
  • churchill
  • grèce
  • s.a.b
  • j n l.
  • salomon
  • a lire
  • chambre des communes
  • u.e.c
  • u c.
  • entremont
  • société des instruments anciens
  • e.c