Extrait du journal

Pépin Boucan, étourdi de bonheur, sa lua avec précipitation. Il courut à la cuisine donner ses or dres... _ Deux écus d’or étaient, à cette opoque, une somme Importante venant d’un seul client. C'était pour l’aubergiste une aubaine Inespérée. Pépin prit possession des fourneaux, bousculant sa femme, rudoyant la ser vante, injuriant son valet-, commandant à tort et à travers. Lorsque son agitation fut apaisée, le repas était prêt... . _ Anxieux, Pépin vint juger de 1 effet pro duit dans la salle de 1 auberge... Léone et Paneras, qui trouvaient les mets excellent®, se gardèrent d'en rien faire paraître. Ile mangèrent et burent copieusement, mais avec dee airs indifférents. Pépin s'informa en tremblant. — oui, dit Léonè, le repas était sup portable... Nous vous excusons parce que vous avez été pris au dépourvu I Ce soir, tâchez de vous distinguer... Pépin, un peu humilié, retourna dans sa cuisine. , , Mais quelle fut sa joie lorsque, après le repas du soir, Léone le fit venir et, lui remettant un écu d’or, lui dit d’un ton gracieux : — Maître Boucan, je suis satisfait... Voici le paiement de votre bonne chère et de la nourriture de nos chevaux... Don nez-nous une bonne chambre à chacun, que noua allions nous reposer... Demain, si votre déjeuner ressemble a ce dîner, Je vous promets un second écu d’or... < La parole donnée fut tenue. Le second écu passa de la bourse, vide à présent, dans les mains de Pépin, qui tenait l’étrier de Léone. — Voua donnerez un pourboire roval à vos gens, monsieur Boucan, ordonna Léone... Je le fais toujours remettre par les aubergistes, qui savent mieux recom penser les mérites de leurs serviteurs... — Comme c'est vrai. Monseigneur I dit Pépin ravi, en songeant à pe rien donner s aux valstiu....