Extrait du journal

transportés le long des murs du vaste parc ; ils Bcrvaient d’exhaussement aux troupes qui, le fusil appuyé sur la crête de ces murs, gardaient les plaines de Roullarre et d’Antilly, que le château do mine. On devine l’état de ces meubles après un tel usage 1 La vaisselle, cassée ou dispersée par tout dans la campagne; les tapisseries et les tentures arrachées; les placards et fausses portes, fracturés, brisés A coups do hache. Car — et ceci prouve bien l’or ganisation du pillage — les Allemands, croyant A des cachettes, ont fouillé par tout. Ils ont cogné dans tous les murs et défoncé tous ceux qui sonnaient creux. Ils ont, guidés par la même pensée, fait des recherches dans le parc, et ont ainsi découvert l’argenterie qui y avait été en terrée. Aux robes, ils ont arraché les dentelles; aux chapeaux, les plumes d’autruche et autres ornements de prix; aux ombrelles et parapluies, les manches. Le triage de certains objets et autres vêtements fémi nins fut si bien organisé que les paysans de l’Oise sont persuadés — et rien ne les en fera démordre — que les soldats alle mands étaient accompagnés de femmes dé guisées. Quoi qu’il en soit, tout ce butin, chargé sur des fourgons militaires, a été emporté, et notez que ce n’est pas, dans le village de Thury, le château seulement qui a été saccagé : les moindres chaumières des moindres hameaux ont reçu la visite des vandales. Le buraliste de Thury avait em porté toutes ses provisions do tabac; pour se venger, ils ont brûlé sa maison avec les dépendances. L’élablo du château était vide : ils y ont de mémo mis le feu 1 De...