Extrait du journal

financière dirigée par le comte do Roddes? C’est ce que nous saurons plus tard. VI L’introducteur de Jacques Brémond le prit par la main, lui fit traverser la pièce obscure, ouvrit une porte, et les deux personnages se trouvèrent dans une petite salle à manger qui faisait suite au bu reau. Cette salle à manger était éclairée par une lampe dont l'abat-jour circonscrivait les rayons lumineux dans un espace très restreint. Cet abat-jour fut levé, et la lumière s’épandit dans toute la salle, laissant voir une propreté coquette qui dénotait la présence et les soins minutieux d’une femme dans cet intérieur. En même temps, l’homme qui avait ouvert à Jac3ues Brémond sortit de la pénombre et montra une e ces loyales et honnêtes figures sur lesquelles la probité, l’intelligence et le dévouement sont ins crits. Il paraissait avoir une cinquantaine d’années. Son front était légèrement dégarni, ses cheveux grisonnaient. Il avait la tenue d’un petit employé de bureau, des vêtements propres, mais râpés. Dans son regard perçait une certaine tristesse, quelque chose comme le souvenir d’un grand chagrin, ou cette mélancolie que font naître les revers de for tune, le regret du passé et l’inquiétude de l’avenir. Il pressa avec effusion les mains de son visiteur, et lui dit d’une voix empreinte d’un grand senti ment d’amitié : — Bonsoir, Jacques. Je suis bien heureux de te voir. — Et moi donc! répondit le jeune homme. Où est Rose, mon bon Pascal ? ajouta Jacques, après avoir jeté un coup d’œil autour de lui. — Là ! fit Pascal en désignant du doigt une porte...