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La Petite Gironde, 26 juin 1888

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La Petite Gironde
26 juin 1888


Extrait du journal

pour so mettre au lit. Elle était brisée do fatigue et vaincue par le besoin de dor mir, car, la nuit précédente, elle n'avait pas formé les yeux. Avec l’espoir que Lucien, après l’avoir vainement attendue à la porte du jardin, passerait dans la rue, devant la maison, et qu’elle l’entendrait, elle était restée à sa fenêtre jusqu’au moment où le sifflet de la locomotive lui avait annoncé k pas sage à Ville-d’Avray du dernier train de Versailles se dirigeant sur Paris. Elle s’était rassurée en se disant, en se répétant quelle s’était trompée en croyant entendre un cri ou un gémisse ment. Toutefois, l'impression douloureuse qu’elle avait éprouvée ne s’était point complètement effacée. Avant do se coucher, elle ferma les persiennes. laissant la fenêtre ouverte, et souffla sa bougie. Elle était agitée, avait le sang à la tête, et, bien qu’elle eût absolument besoin do repos et de bonnes heures de sommeil, ce ne fut que vers trois heures et demie, alors que le jour commençait à poindre, qu'elle finit par s’endormir. il était plus de huit heures quand elle se réveilla. Elle entendit du Druit dans la maison. L’était la bonne qui faisait les chambres. Cela indiquait que sa mere et madame Fournier étaient levées et déjà descendues au rez-de-chaussée. Comme la veille, le temps était superbe. Dans le jardin, les oiseaux chantaient, perchés sur les branches, et le parfum des fleurs, pénétrant dans sa chambre, arri vait jusqu’à la jeune fille. Elle poussa un long soupir et glissa à bas de son lit. La première chose qu’elle fit fut de regarder sa porte. Un sourire singulier courut sur ses lè vres, on constatant que lu porte n'était plus fermée à clé. Comme cette précau tion n’avait jamais été prise, le soin qu’on avait mis à la lui dissimuler lui disait clai rement que des desseins mauvais étaient ourdis contre elle. Sa geôlière était évidemment la veuve Fournier. Elle fit rapidement sa toilette et des cendit après avoir pris la ferme résolu tion de ne pas se plaindre. 4» se ries....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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