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La Petite Gironde, 26 octobre 1883

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La Petite Gironde
26 octobre 1883


Extrait du journal

ces, etc La discussion a été reprise aujourd’hui sur l’article 73, relatif à la nomination des maires et ad joints. On n’a pas oublié que le mode de nomination de ces officiers municipaux a beaucoup varié. Sous l’empire, tous les maires et adjoints étaient nommés par le gouvernement, soit directement, soit pav l in termédiaire des préfets, et pouvaient être pris en dehors du Conseil municipal. Modifié dans le sens de la liberté en 1871, ce régime a été de nouveau mis en vigueur en 1874 par le ministère de M. île Rvoglie, sous l'ordre moral qui a vainement essayé d en tirer parti pour imposer au suffrage universel la vo lonté delà coalition réactionnaire. En 1876. les maires et adjoints ont été nommés de la manière suivante: ceux îles communes chefs-lieux de département, d’arrondissement et de canton, par le gouvernement, parmi les membres du Conseil municipal: ceux des autres communes, par le Con seil municipal. Depuis 1882. les maires et adjoints de toutes les communes de la République sont élus par les Conseils municipaux, sauf à Paris, où le préfet de la Seine et le préfet de police remplissent, cha cun en ce qui le concerne, les attributions du maire. C’est ce dernier système qui est proposé par la commission et qui a été adopté en première lecture. Quand il a été mis en vigueur, sur l’initiative de M. Gobie t, ministre de l’intérieur dans le cabinet Freycinet, il a eu pour conséquence de ramener un assez grand nombre de réactionnaires à la tète des municipalités de canton, et il a provoqué, notam ment dans notre Sud-Ouest, de nombreuses et de vives réclamations. Mais la République est aujourd'hui assez forte pour accepter le fait accompli et pour ne pas revenir en arrière. 11 n’est donc pas douteux que la Chambre, et même le Sénat conserveront aux Conseils municipaux la liberté d'élire leurs maires dans toutes les communes. Ajoutons, toutefois, que la commission fait une exception pour Paris qui,s'il a revendiqué le titre de capitale, doit en remplir les obligations. L’événe ment a montré combien il serait dangereux d’appli quer le droit commun à une cité de deux millions d’âmes, qui est le siège du gouvernement, des Cham bres et dos grands corps de l'Etat, et dont les élus ont la prétention de faire échec au Parlement luimême et de régenter ainsi le reste du pays. On se figure malaisément la représentation nationale déli bérant sous la pression de manifestations violentes, organisées ou tolérées par la municipalité de Paris, et n’ayant aucun moyen d'action pour reconquérir leur liberté. L administration de la capitale doit appartenir a 1 Etat. Elle lui sera maintenue. C’est une question d'unité nationale Mais il faut prévoir que les députés intransigents de Paris profiteront de l’occasion pour développer de nouveau leur fameuse théorie de i’au'onomie municipale. Il y aura sur ce point un débat très intéressant et animé, mais ce débat ne modifiera certainement pas l’opinion de la majorité législative. Le principal, nous le répétons, c’est d’aller vite en besogne, si l'on ne veut pas être contraint de retarder les élections municipales....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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