Extrait du journal

On sait que Berlin fait de» efforts désespérée pour créer une mode nationale, autant par amour-propre que par intérêt. Or, f entreprise est hardie. Ce que femme Veut en tout pays, ccet la mode de Paria. Le patriotisme est à l’intérieur. A l'extér.eur et même par les dessous, des pieds à la tête elle est Pari sienne, sous peine de n’être plus femme, elle le sait bien... Le monde officiel et les intéressés ne veulent p>as s’avouer vaincus. Avant-hier s’est ouverte à Berlin une grande exposition sous le titre : la Mode de la Femme, où sont représentées toutes les industries allemandes de la confection pour dames. Une dépêche de Berlin la décrit ainsi : n Au rez-de-chaussée, le Syndicat des fabriques de tissage de soie et te Syndicat des fabriques de velours ae Crefeld, l’industrie allemande de la soie artificielle et ses maisons de gros, le Syndicat allemand de la parfumerie, les maisons de la haute couture berlinoise ont exposé leurs robes, manteaux, fourrures, linge rie, tricotage, parapluies, etc. L’ex position collective des parfumeurs a placé dans le Vestibule un parquet en mosaiaue avec bassin en Verre vénitien d’où monte un jet d’eau de Cologne. Au centre du vaste hall, une œuvre artistique : l’apo théose de la mode est entourée de sculptures antiques. » Dans les galeries latérales se trouvent les produits de l’art de la mode allemande sous le titre : « 1m n Femme, du matin à minuit. » En quarante cabines, les tableaux sui vants sont présentés au public : Madame au lever, chez le coiffeur, à cheval, en auto, au golf, son petit déjeuner, Madame au shop ping, au départ, chez la modiste, au dîner, avec ses enfants, en réception, au théâtre, au souper, Madame sur la voie du bonheur terrestre (aie). » Pour être juste, l’Allemagne a réalisé des progrès énormes dans les tissus. Nous connaissons des produits de set firmes qui ne le cèdent en rien aux nôtres. Mais c’est le dessin, la coupe, le tour, l’allure et la manière ae porter la toilette qui comptent surtout ici. Dans ce domaine du goût, nous régnons encore. La Cuisinière Bour geoise dit avec autorité : « Pour faire un civet, vous prenez un liè vre... » L’Allemand prend un liè vre, et quand il sert son plat, ce n’est plus qu’un lapin... Sur le terrain de l’humour, il en va de même. Vous avez vu qu’un stand est consacré à Madame sur la voie du bonheur terrestre... Chez nous, le sujet pourrait être traité avec esprit; à Berlin, le titre fait penser à une carte transparente... P. B....