Extrait du journal

Le « bouquet » de la Foire de Bor deaux, c'est la Semaine du Vin. Nos crus ne pétillent pas, mais le feu d’artifice est à l’intérieur. Vous remarquerez com me tout le monde que la Semaine du Vin ne comptera que trois jours : les 27, 28 et 29 juin. Cette semaine là mérite d’être aussi célèbre que' celle des quatre jeudis de légendaire mémoire. Quand ils ont une Semaine, ailleurs, ils se gardent bien de lui rogner jours ou heures. Il y a des « Grandes Semai nes », de ceci ou de cela, qui durent quinze jours et se survivent un mois. On ne connaît guère que le bon Dieu dont la toute-puissance ait réussi à créer un monde en une semaine. Il lui a fallu tout de même six jours. Et ce n’était pas trop, puisqu’il a éprouvé le besoin de se re poser le septième. Le monde du Vin méritait cependant une semaine complète, ne fût-ce qtle par la variété et la complexité des études à l’ordre du jour, ou plutôt des jours. La défense de la propriété et du commerce, les méthodes de publicité, l’instruction professionnelle, les questions sociales vont faire l’objet de plus de vingt rap ports. Ici, ce n’ést pas comme à la Chambre, tous les rapporteurs sont gens compé tents, ayant affirmé dans la conduite de leurs affaires leurs titres à diriger celles des autres. Ils diront quelque chose... Mais vingt rapports en trois jours, c’est beaucoup. Si les orateurs s’en mêlent, il faudra mettre les journées doubles. On ne s’en tirera pas avec les Trois Glorieu ses. • En tout cas, on ne pourra pas dire que les Gascons abusent et « qu’ils en font toujours un peu plus qu’il ne faut ». Leur Semaine ne prend que trois jours pour organiser pour ainsi dire le Monde du Vin. On n’est pas plus discret; on ne pratique pas la réserve avec un tact plus exemplaire. C’est une façon élégante de dire aux visiteurs : Le règlement de tous les problèmes du vin, pour nous, ce n’est qu'une règle de trois : le producteur, le commerçant et le consommateur... • • Puisqu’il y a des jours de reste dans cette Semaine du Vin, nous révérions d’une journée consacrée aux petits vins de la région, aux célébrités locales, aux parents modestes de nos crus fameux. Sans doute ils ne cherchent pas à faire la pige aux médocs ni aux sauternes. On ne les boit gu$re qu’au patelin, car ils voyagent rarement, et pour eux, partir, ce serait bien mourir un peu....