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La Petite Gironde, 27 mars 1895

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La Petite Gironde
27 mars 1895


Extrait du journal

éompter à 360 fr. les rentes au delà de 260 fr. Si ces propositions nous paraissent s’ins pirer d’une idée générale juste et vraie, elles soulèvent des objections d’ordre pra tique qui feront certainement hésiter la Chambre à les adopter. Une première cri tique peut leur être adressée, c’est de res ter en dehors de l’idée même d’où elles semblent procéder. Encourager la pré voyance, c’est venir en aide A celui qui a fait un effort personnel et volontaire pour se créer des ressources au jour où la vieil lesse viendra l’atteindre. Or, si l’on exa mine en fait quels sont ceux qui bénéfi cieraient des majorations proposées, on voit qu’ils se divisent en doux catégories : les titulaires de livrets individuels et les mutualistes. La presque unanimité des livrets indivi duels à été constituée par des versements forcés. Ce sont soit des administrations, soit des patrons qui ont fait des versements pour le compte de leurs agents ou de leurs ouvriers par des retenues opérées sur les traitements ou sur les salaires; mais les volontaires du versement n’existent pour ainsi dire pas. Quant aux mutualistes jouis sant d’une pension de retraite, ils ne re présentent, qu’euviron 3 0/0 des membres des Sociétés de secours mutuels. Le verse ment â la Caisse des retraites est. d’ail leurs, fait par la Société et non par le sociétaire lui-même. Quand celui-ci a versé ses cotisations, il avait, bien moins en vue une retraite, d'ailleurs très hypothétique, que les autres avantages conférés par les Sociétés de secours mutuels. De plus, vis-à-vis des mutualistes, de grands efforts ont été déjà faits par l’Etat. Cette année même, un crédit de 1 million 200,000francs a été inscrit au budget du ministère do l'intérieur pour venir en aide aux pen sionnés des Sociétés de secours mutuels. On a conclu de là que dans la première tentative par le Parlement pour organiser les retraites des travailleurs, on avait mal choisi le point sur lequel devait porter l’effort. Sans méconnaître ce que cette critique à de sérieux, elle ne peut cependant nous faire oublier que les majorations qu'on propose d’accorder visent une catégorie très intéressante de travailleurs. Mais le systÜne de la commission de prévoyance soulève une objection beaucoup plus grave : au delà d’une certaine limite, il décourage l’épargne. Lorsqu’un individu a économisé suffisamment pour avoir...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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