Extrait du journal

et c’est vous qui l’aurez voulue ! Et ce sera de ma part une guerre implaca ble, sans merci. Déjà je vous ai fuit renvoyer de votre atelier de la rue Saint-Honoré, je ferai de même ail leurs. Je vous suivrai partout, pas à pas; la haine que vous avez allumée en mon cœur assoiffé de votre amour ne pardonnera pas. Je vous réduirai à la dernière des misères, vous et voire enfant. Je veux vous voir vous traîner à mes genoux un jour et de vousmêmo implorer ma pitié, venir vous livrer à moi. Car je vous veux, enten dez-vous, Marthe, et, vous aurai coûte que coûte, ou je vous ferai mourir de misère et de chagrin ! Bouleversée par celle explosion do haine, par tant d’audace et d’ignoble ténacité, Marthe ne répondit qu’un mot, le môme dont elle avait flagellé déjà son indigne parent : — Misérable lâche ! Et brusquement elle s’élança d’un bond dans la rue, courut sous la* pluie, comme affolée par 1 horreur et la crainte. Elle allait droit devant elle, aveu glée par les éclairs incessants, secouée de frissons subits lorsque la foudre éclatait en déchirements formidables. Elle arriva enfin à la chaussée Clignaneourt, trempée de la nuque aux talons, les pieds glacés par l’eau qui avait traversé ses chaussures. — Oh ! par ce temps ! comme vous v’ià faite, ma pauvre madame Verdier 1 s’exclama la mère Panard, avec un grand geste de commisération. Vite,...