Extrait du journal

d'un individu qui s’élança de derrière un arbre et se précipita sur moi. Loin d'avoir le temps de me mettre en dé fense, j’eus à peine celui de dresser la tûte. La nuit était sans lune et n’avait que de rares étoiles; l’obscurité était encore épaissie par l’ombre des grands arbres et le noir des massifs. Je n’ai pu voir le visage de l’homme, ni faire aucune remarque pouvant actuelle ment intéresser la justice. Du reste, j’ai été frappé avec la rapidité de l’é clair. J’ai senti la lame pénétrer dans ma poitrine et je suis tombé comme foudroyé, ayant complètement perdu connaissance. Il paraît que j’ai poussé un cri que mon ami Georges et deux ou trois personnes ont entendu; je ne mo rappelle pas avoir jeté ce cri, qui me fut probablement arraché par la douleur. L’agression a été si brusque, si rapide que je n’ai pu éprouver que l’émotion de la surprise. Certaine ment, je n’ai pas eu le temps d’être saisi par la peur. » Monsieur le juge d'instruction, voilà tout ce que je peux vous dire; je regrette de ne pouvoir vous éclairer, car, je le vois, ce qui manque dans cette affaire, c’est la clarté. — Oui, monsieur Lincoln, c’est la clarté; mais nous forcerons Pernuiset à avouer son second crime; il nous faut la lumière, une lumière éditante. —Pourtant, monsieur, si cet hom me a dit la vérité, si ce n’est pas lui qui m’a frappé? Le magistrat secoua la têtè el ré pondit :...