Extrait du journal

tiable. S’il gagne, U veut gagner davantage encore et « faire le coup de la fortune ». Il finit toujours, comme on dit eu argot de tapis vert, par se faire enfiler, de même que le duelliste finit toujours par attraper un fort coup d’épée. On ne peut être heu reux indéfiniment. On a un duel, deux duels qui tournent à votre avantage, mais gare au quatrième! Aux courses, le pari mutuel est si ten tant! N’a-t-on pas vu dix francs en rappor ter mille ? Soyez certains, d’ailleurs, que ceux qui ont eu cette bonne fortune ont depuis longtemps reperdu non-seulement leur bénéfice, mais une forte partis de L’ar gent amassé par leur travail. Comme le cercle, le champ de courses a sa cagnotte — qui gagne ft coup sur. Mathématiquement, sûrement, les mil lions prélevés par l’assistance publique et les sommes considérables nécessitées par l’administration (lu pari mu uel sortent de la poche des parieurs, il n’y a pas seule ment échange d’argent : il y a contribution énorme prélevée sur la collectivité. Les joueurs ne s’en doutent pas; mais si cette contribution figurait sur leur feuille d’im pôt, c’est là qu'ils seraient pris d’un accès de colère et qu’ils crieraient à l’assassinat I En Angleterre,on a mis le jeu des courses Jioi*s de la portée des petites bourses en taisant payer très cher l’entrée de l’en ceinte close où l’on parie. Ce qui coûte un franc chez nous en coûte cinquante chez nos voisins. Peut être sera-ton forcé de prendre en France une mesure analogue. Le ministre qui la prendra irritera forte ment les petits joueurs, mais leurs criailleries ne dureront pas, et ce que perdra le jeu sera rendu au travail et ft l’épargne. Paul FOUCHER....