Extrait du journal
De toutes les fibres de notre être, nous sommes attachés A la paix. Nous la voulons passionnément. Par malheur, il ne dépend pas de nous, de nous seuls, qu'elle soit maintenue. Du moins, nous le croyons. La guerre peut nous être imposée... Et c'est l'angoisse qui aujourd'hui nous étreint, une angoisse qui s'étend sur le pays tout entier, qui le démoralise, qui l'accable, qui l’étouffe. Comment en serait-il autrement? Le moindre incident diplomatique est grossi comme A plaisir, et il n'est pas un de nos gouvernants qui, dans ses discours, ne se croie tenu de déclarer que jamais les risques rie guerre n'ont été plus menaçants et qui ne précise même telle ’ ou telle date où le conflit n'a été évité que de justesse. Je comprends fort bien que les hom mes qui ont A l’heure présente la lourde charge du pouvoir et qui, journellement, ont A faire face aux Pires difficultés, s’efforcent A tenir opin'on publique en état d’alerte. Encore faudrait-il qu'ils ne dépas sent pas le but qu'ils se proposent et qu iis ne s'exagèrent pas, qu’ils n’exagèrent pas les périls qui nous menacent. Car rela ne va pas sans mal. Dans cet état d'insécurité constante où le pays croit vivre, dans cet état permanent d’anxiété, comment se donnerait-il d’un cœur résolu et confiant A la tAche de redres sement intérieur qui s’impose A lui ? Comment lui demander de s’ap pliquer A un long et pénible effort, si on lui laisse croire, si on lui dit que, demain peut-être, le feu sera A nos frontières ? Dr, , on le lui dit On le lui dit si bien que chacun se demande, non Sas si nous aurons la guerre, mais quel moment, A quel jour, quelle heure elle éclatera. Je pense qu'il n'y a pas pour nous, dans la presse, de plus utile devoir que de réagir contre cet état d’es prit. contre cette psychose d’inquié tude, sinon de peur, et qu’il faut rendre confiance au pays en luimême en lui donnant conscience de sa force. Jamais, même en 1ÎI14, les motifs de conflit entre nations européennes et. pour parler clair, entre la...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
En savoir plus Données de classification - mussolini
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