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La Petite Gironde, 30 avril 1941

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La Petite Gironde
30 avril 1941


Extrait du journal

SPétai/H* ; l,*.r~71 Le 1er mcd sera la fête du travail et de la concorde jfTQ nationale. C'est aussi la saint Philippe. Plutôt que ** d'un anniversaire, nous voulions profiter de l'occa* sion de cette heureuse conjonction pour adresser à notre chef notre hommaqe fervent. Mais le Maréchal ayant demandé qu'on réservât à la journée du 1er mai son caractère de fête strictement sociale, c'est aujourd'hui que nous nous permettons de lui apporter nos vœux ardents et respectueux. Ces vœux expriment, qu’il en soit assuré, l'opinion de tous les Français de notre Sud Ouest, ceux de la zone occupée comme ceux de la zone non occupée, les citadins comme les aqriculteurs, les riches comme les pauvres, car Philippe Pétain a vraiment réalisé sur son nom l'unanimité nationale. Aucun autre homme public, d'où qu'il vînt, ne pourrait prétendre, en ce moment, à ne pas être discuté. Le Maréchal ne l'est pas. Pourquoi ? Pourquoi ce plébiscite des cœurs qui se passe du bulletin de vote et domine de très haut toutes les combinaisons politi ques ? Pour de nombreuses raisons. On a souvent rappelé les heures tragiques au cours des quelles le vainqueur de Verdun a pris la barre et jeté, sans hésiter, dans la balance du destin français, sa gloire et sa personne; d'autres ont évoqué l'aboutissement pathétique de cette prestigieuse carrière, tout entière consacrée au service public; d'autres, la fermeté et la prudence de son action, qui, n'oubliant jamais les limites humaines, sait aussi bien gagner une victoire que conquérir les cœurs; d'autres, la noblesse de son caractère qui s'est affirmée dans les tâches les plus com plexes, les conjonctures les plus variées st qui n’a d'égale que celle de son visage. D'autres enfin soulignent le courage et le sens politique avec lesquels le Maréchal a pris nettement posi tion dans la question des rapports franco-allemands et a donné lui-même l'exemple à suivre en se rendant délibérément à Montoire pour rencontrer le chef de l'Etat allemand. Mais parmi toutes les multiples raisons qui expliquent cet élan de tous vers le glorieux vieillard qui s'est remis à la tâche — et quelle rude tâche 1 — la plus profonde nous sem ble être dans la façon dont il veut et sait incarner la France une. Jamais une parole de discorde ne tombe de ses lèvres. Ses admirables messages, où l'on sent circuler un vrai sang français et battre un cœur paternel, ne recèlent pas un mot de haine, pas une phrase de passion partisane. , , Dans les instants dramatiques où la patrie blessée, pante lante, était à terre, les médecins ne manquaient pas, comme il n'en manque pas encore, pour se disputer à son chevet, s'accuser les uns les autres et réclamer, certains même de très bonne foi, des opérations chirurgicales et des remèdes de violence. A cette période critique où les responsabilités sont sans frein et le désarroi sans limite, l'occasion est tentante causer de la force, de chercher des revanches et d'animer des naines. Mais le risque est qrand aussi d'achever la France. Heureusement le grand vieillard s'est dressé pour la sauver et non pas pour la crucifier. Il la voit, telle qu'elle est, doulou reuse, palpitante, égarée d'anqoisseo et de souffrances, saine cependant et forte malgré le sang répandu Et il lui ouvre les Bras tout grands. < Toute son action est d'apaisement, de compréhension, d’union. Il est là pour préserver la patrie de toutes les aven tures, pour panser ses plaies une à une, doucement, calme ment, pour lui murmurer des conseils de sagesse et de pru dence, pour lui rendre peu à peu sa confiance en elle-même, que lui, Philippe Pétain, n'a jamais perdue. Chacun, dans sa petite sphère, plein de sa propre vérité débordant de son intime conviction, cherche à l'attirer dans son action à le faire participer à sa lutte, à l'entraîner dans son camp, chacun en appelle à lui. Mais lui, au-dessus de tous, n'en appelle qu'à la France, à toute la France. Comment celle-ci, tout entière, ne répondrait-elle pas, émue, à son appel, dans une reconnaissance unanime ?...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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