Extrait du journal
plus qu'une aide pécuniaire, il est certain que celle-ci est tout d’abord indispensable. Une Ligue, qui porte le nom de « i.iguo de défense industrielle et commerciale », dans un < but patriotique qu'on ne saurait trop louer, a pris, à ce sujet, l'initiative d’une proposition tendant à assurer aux combattants rentrant chez eux une in demnité de •« sortie de compagne », à ver sements échelonnés, dont le taux serait proportionné au temps passé clans une unité combattante et majoré d'après le nombre d'enfants du bénéficiaire. L’idée est excellente, et, ce qui ne l'csl nas moins, c'est l'intention des promoleurs de la proposition de ne pas puiser les fonds au budget, mais de les deman der à tous les Français de 1 arrière. C'est une heureuse dérogation aux pro cédés d.e certains... philanthropes, dont la générosité facile sc retourne toujours vers le budget, pour aboutir d'ordinaire à des surenchères électorales. i.a Ligue envisage lu réunion des fonds, soit pur souscription nationale, soit par loterie, en laissant à lu Chambre, à la” quelle un député, M. Loboucq, présentera le projet, le choix de l’appel au pays. Certains détails de la proposition sont à mettre au point; c’est ainsi qu’on com prend mal, par exemple, que les officiers de réserve combattants soient écartés du droit à l'indemnité. Les officiers de complément sont des ervils mobilisés, comme les autres, qui doivent leurs galons aux services qu’ils ont rendus et dont beaucoup, une fens la solde disparue, se trouveront aussi pau vres, aussi dénués de ressources que leurs soldats et leurs suus-offlcicrs. A plusieurs points de vue, la question demande à être étudiée de très près, la solution doit en être mûrie pour être effi cace, et c'est justement pour cela qu’il faut s’y prendre à l’avance; d’autant plus, je le disais plus haut, que le secours en argent doit se compléter par d’autres mesures. Il s'agit, en effet, la guerre finie, do faciliter aux combattants, et de toutes les façons, le retour à la vie normale. C'est à l'initiative privée de prendre les devants pour organiser les placements des travailleurs et des employés, pour trouver aussi le moyen de protéger le poilu, qui aura tout à acheter, contre l’exploitation qu’il n'a que trop connue au front. Les petits commerçants, les petits patrons, les gens exerçant des professions libérales devront trouver dans le prêt gratuit des ressources qui leur stn-ont indispensables. Lorsque rentreront* nos chers poilus, nos héros, nous leur devons, après les acclamations et les fleurs, un appui ma tériel qui les guide, une aide efficace qui se manifeste par des bienfaits réels. Qu’à ceux qui auront souffert et com battu pour la France soient épargnés, dans toute la mesure du possible, les soucis des premiers jours d’une existence à recommencer. Il y a là, en plus d’un devoir de solida rité sociale à remplir, une dette de recon naissance à acquitter; il n’est pas un Français qui voudra s’y dérober. G. LËCUYER....
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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