Extrait du journal

pâle du teint, qui, plus tard, serait très brun, et les yeux noirs, largement fendus, brillaient d’un éclat velouté à l’ombre de l’épaisse toison frisée, dont les mèches re belles s’obstinaient à retomber sur le front Intelligent et volontaire. Captivée par le charme particulier do cette tête enfantine, qu’accentuait encore la blancheur du grand col de guipure complétant la toilette élégante, Marcelle passa la main dans les boucles brunes du petit garçon. — Pauvre petit ! murmura-t-elle pensi vement. Que te servira d’être riche, si tu n'es pas bon, si tu n’es pas un honnête homme... — Mais Je veux être un honnête hom me, cousine Marcelle 1 se récria Maurice, étonné. Et je serai très bon aussi... Tu verras quels beaux cadeaux Je te ferai, quand je serai grand I... Puis, j’irai te voir à Paris, puisqu’il paraît que tu t’en vas... ce qui me fait bien de la peine... parce que je t’aime de tout mon cœur, tu sais I Comme de rares fleurs trempées de ro sée, ses beaux yeux resplendissaient de la Uieur humide des larmes toutes pro ches. Emue, mademoiselle d’Arthès embrassa l’enfant. • — Moi aussi, mon mignon, je t’aime... Sois toujours sage et va Jouer, va, mon chéri... Et, à demi-voix, tandis qu’il s’éloignait en sautant, elle répéta : — Pauvre petit I... Oui, je crois qu’il se rait très bon, s'il était bien dirigé... et ne recevait que de nobles exemples I — Possible I répondit Roger de son même ton dédaigneux. Mais, étant don né le milieu où il est appelé à grandir, U ne vaudra pas mieux que son père et sa mère, h...