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La Petite République, 1 février 1884

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La Petite République
1 février 1884


Extrait du journal

La discussion sur la crise et sur la si tuation économique n’est pas terminée à la Chambre. Il reste encore à entendre la seconde partie du discours de M. Jules Ferry et la réponse de M. Clemenceau. Nous n’avons donc pas encore à apprécier ce grand débat dans son ensemble et à en tirer les enseignements qu’il comporte. II est un point seulement sur lequel nous voulons dès à présent insister. Plusieurs des orateurs de l’extrême gauche ont attri bué à la résistance du Sénat le retard apporté à toutes les lois d’amélioration sociale. Ils ont donné des exemples; ils ont cité les lois sur les syndicats profes sionnels, sur les livrets d’ouvriers, sur les rapports des employés de chemin de fer avec les compagnies. On no peut nier qu’il y ait du vrai dans ce reproche adressé au Sénat. Il est certain, et d’autres que des membres de l’extrême gauche l’avaient déjà dit, que si la majorité du Sénat est républicaine, une partie de cette majorité n’est pas suffisamment animée de l’esprit démocratique. De là les difficultés qu’ont rencontrées et que rencontreront peut-être encore les lois que nous venons d’énuméror et d’autres semblables. Il n’est que juste cependant de recon naître que depuis quelque temps les dis positions du Sénat paraissent meilleures. 11 vient d’aborder dans un esprit beau coup plus libéral, beaucoup plus démo cratique les discussions de la loi sur les syndicats. Déjà l'accord est fait avec les Chambre sur un point capital, la sup pression de l’article 416 du code pénal qui était la négation même du droit de coalition, nous dirons plus, du droit d’as sociation pour les ouvriers. Reste une grosse question, celle du droit d’union, de fédération si l’on veut, pour les syndi cats professionnels. Sur ce point encore nous avons bon espoir, car il nous semble qu’après les discours de M. Tolain et de M. Wakleck-Rousscau, la lumière est faite. Il nous semble qu'il ne doit rien rester des craintes manifestées par des législateurs timorés. Si aujourd’hui le rapporteur do la loi et le ministre do 1 in térieur ont gain do cause, le Sénat aura fait beaucoup pour l’apaisement des es prits, pour l’amélioration des rapports entre les patrons et les ouvriers. Ce que nous avons dès à présent le de voir do constater, c’est l’attitude nette et franche qu’a su prendre dans cette dis cussion le gouvernement, représenté par M. Waldcck-Rousseau. Les deux discours prononcés par le ministre do 1 intérieur sont inspirés d’un bout a l’autre par un...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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