Extrait du journal

rôts, en mendiant à ses genoux l’obole des tinée a m’empêcher du périr de misère ? Si je m'étais donnée à lui, ce n'était que le ré sultat d’un marché odieux. En échange de ma jeunesse, il me devait sa fortune , ces richesses amassées pendant des siè cles, ces palais, cet hôtel de Paris où je régnais depuis mon mariage. Je ne voulais perdre ni la fortune achetée si cher, ni mon amour. J’avais entre les mains les moyens de tout conserver. Seulement il fallait agir sans retard. Le prince était sorti du palais en gondole. Je le fis suivre par un homme dévoué. Il se borna à une simple promenade et n’entra chez aucun notaire. Sa gondole tourna la pointe du Salut, alla jusqu’à SaintGeorges le majeur et revint par la Giudecca. J’eus quelques heures de transes cruelles. Si, ce soir-la, il avait exécuté ses menaces et annulé son testament, il était sauvé. Plus d'intérêt à sa mort. J’étais con damnée. Il ne me restait qu’à prendre la fuite. Quand il rentra au palais, sept heu res sonnaient. — Vous êtes décidée, Wanda?me deman da-t-il. — Nous partTons quand vous voudrez. Je lus dans son regard quelque défiance de me trouver si soumise. — Que voulez-vous que je devienne seule, sans appui, sans ressources? dis-je pour le rassurer. On se mit à table. La salle à manger étincelait. Comme tous...