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La Petite République, 4 mars 1898

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La Petite République
4 mars 1898


Extrait du journal

— M. le comte de Noailles, au service duquel je suis depuis dix ans. est un très bon maître quoique certaines allures bizarres lui aient fait une réputation désavantageuse. C’est au mois de juillet dernier qu’il lit lu connais sance à l’étranger de cette femme qu’il fit venir avec lui à Paris. Depuis elle habitait ici. Très jaloux, le comte n’avait pas tardé à avoir de nombreuses discussions avec sa maîtresse. La vie devenant de plus en plus intolérable, cette femme se décida un beau jour à partir. Un soir, au mois d’octobre dernier, elle quitta la maison et alla loger à l’hôtel. Elle vendit quelques bijoux : deux bagues, une broche et des perle» à un brocanteur de la rue de Provence, pour la somme de 150 fr. Deux jours après, sans ressources, elle revint à la maison et depuis ce ne furent que des scènes continuelles. A^rès cette équipée, le comte, pour empêcher su m ûtresse de repar tir ainsi à tout bout de champ, mit ses vête ments sous clef. Lorsqu’ils devaient sortir Iiour diner ensemble et pour aller au théâtre, e comte lui donnait une robe et une fois rentrés les vêtements étaient renfermés dans une malle fermée à clef. Hier soir, M. de Noailles était sorti. Il ne rentra que ce matin. 11 était très excité et eut une scène des plus violentes avec sa maî tresse. Celle-ci, furieuse, saisit une bouteille et k lança par la fenêtre, en poussant des crie effroyables. On sait le reste. De son côté la jeune Alexandra affirme que non seulement ses jupons étaient mis sous clé, mais qu’elle aussi était enfermée, et qu’il lui avait toujours été impossible da s’échapper durant l’absence du comte. 11 est probable qu’une nouvelle enquête sera faite pour établir si le comte s’est rendu, en effet, coupable de séquestration. D’ores et déjà cette hypothèse parait devoir être écartée. Il ne reste donc plus de l’aventure du comte de Noailles qu'une histoire qui fera, avec un tas d’autres scandales, la joie des clubs et des cercles, et dans laquelle le comte n’a pas le beau rôle. Frapper une femme, ü donc ! Pierre des Ruea....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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