Extrait du journal

Les conseils de guerre ont vé cu et le projet du général Pic' !B l quart mérite d’être pleinement * approuvé. Non seulement il humanise le code militaire en en biffant la mort dont 1 évocation terrifie si fort les jeunes soldais le jour de l arrivée à la caserne, mais encore il supprime lu juridiction exclusivement militaire. Les crimes et délits de droit commun sont renvoyés devant les tribunaux ci vils, jugeant, bien entendu, d'après un code spécial. Seules, les infractions à la discipline restent soumises à une ju ridiction spéciale et d’aucuns seront peut-être tentés d’y voir une survivance des anciens conseils de guerre. Le droit de punir, enlevé aux petits gradés, les plus taquins, les plus féro ces, les plus à craindre aussi, puisqu ils vivent de la vie du soldat, est unique ment réservé aux capitaines, et appel peut être fait, devant le conseil de corps, de toute punition qui parait injustifiée. Il ne faut pas s’illusionner outre me sure sur ce droit d'appel dont beaucoup de soldats hésiteront à user. Peut-être n’auront-ils pas tort en redoutant les vengeances possibles et des aggrava tions certaines. Lus infractions plus graves seront soumises a des conseils de discipline, présidés par un magistrat civil, après une instruction faite contradictoire ment devant un magistrat civil. Il est vrai que ces conseils de discipline pour ront, dans certains cas. prononcer, non plus de simples punitions, mais bien des peines comme les travaux publics ; n empêche que celles-ci seront appli quées avec des garanties plus sérieuses. C’est pourquoi, bien .que nous l'eus sions souhaitée plus large encore, nous trouvons la réforme excellente....