Extrait du journal
Celui qui règne à Frohstlorfî, celui à qui les princes d'Orléans, reniant leur passé, leurs promesses, les conseils do leur pcrc, ont prêté serment d'obéissance, le seul, l’unique chef de tous les Bourbons de France, le comte de Chambord, au trement dit Henri V, vient d’adresser à une famille légitimiste de l’Isère une de ces lettres de condoléance, que le public ne lit pas. mais qu’on encadre dans les maisons bien pensantes et qu’on sc trans met pieusement, comme des reliques, de génération en génération. i De cette lettre nous ne parlerions pas, ei nous n’y trouvions ces lignes insolen tes : Dieu a daigne épargner au défunt nue vous pleurez une suprême douleur. Il a rappelé à lui le vieil officier de la garde royale, cette personnification si haute de l’honneur militaire, pour empêcher son cœur de ressentir un coup plus terrible que los autres, on voyant 1 armée associée à une manifestation paicnne, où se trou vent confondues, dans un même sentiment, l’indignation du chrétien et l’humiliation du soldat. Vous comprenez, lecteurs, co que le chef des princes d'Orléans entend par la manifestation païenne. Vous sentez bien qu’il fait allusion à la solennité nationale des obsèques de Gambetta. Et c’est ici que nous vous prions d'admirev le tact et 1 esprit de conduite de cet homme qui a la prétention do ramener en France le drapeau blanc flcurdclysé. Cette lettre, écrite il y a une quinzaine de jours, est publiée juste au moment où les prétendants de la famille d'Orlcans protestent do leur innocence ; juste au moment où leurs avocats à la Chambre so portent garants do leur patriotisme, do leur civisme, de leur désintéressement; juste au moment où, la main sur le cœur, les susdits avocats assurent que les princes qui servent dans notre armée resteront dans le rang, et seront les fidèles servi teurs de la loi et de la République. Et cotte lettre du roi, du maître re connu do la maison royale, est un acte factieux, une excitation audacieuse à la désobéissance aux lois et au mépris de la République ! Et à qui s’adresse cette excitation ? à notre armée républicaine, à l’armée où les princes d’Orléans, contre...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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