Extrait du journal

L’INTERDICTION DE « Mais quelqu'un troubla la fête » Notre ami et collaborateur Louis Marsol leau, adresse à M. Roujon, directeur des Beaux-Arts, la lettre suivante : Paris, 3 juin 1900. Monsieur, Vous avez jugé bon d’interdire ma pièce : Mais quelqu'un trouble la fête, qui était en répétition au théâtre Antoine et devait passer le 9 de ce mois. C'était, en eflet, une œuvre d’élan brutal, d’inspira tion socialiste, révolutionnaire et populaire, sans concession ni lâcheté, et je comprends votre émoi bureaucratique. Cette chose-là n’avait aucun rap port avec les priapées joyeuses que vous avez coutume d’autoriser gaiment sur les scènes de nos boulevards. Toutefois, je me permets de penser que votre censure s’est niaisement employée. Sous un régi me de liberté, l’Idée devrait être libre. « Mais quelqu'un troubla la fête » paraîtra en librairie, sera même joué, s’il me plaît, et votre veto n'aura été qu’une tracasserie — béotienne, car elle offense la litléraiure ; — impolitique, car elle part d'un naturel réactionnaire. Recevez, Monsieur, l’expression des mille regrets que j’éprouve à vous constater républicain molle et fonctionnaire maladroit Louis Marsolleau....