Extrait du journal

j’ai résolu de faire cesser un pareil état de choses. « Je vais quitter Paris tout à l’heure pour me rendre dans l’Aude aux obsèques de ma mère que je viens d’avoir la douleur de perdre ; dès mon retour je signerai un arrêté pour fixer l’interprétation du décret Millerand en ce qui concerne mon dépar tement. « Le décret du 10 août 1899 sera désor mais appliqué dans tous les marchés pas sés par les chemins de fer de l’Etat pour ses fournitures. Des clauses déterminant les conditions de travail et assurant aux ouvriers le repos hebdomadaire, un salaire normal et une limitation de la journée de travail seront insérées dans tous les cahiers des charges, qu’il s’agisse de travaux im portants ou de petits travaux. « Aucun entrepreneur n’est contraint de travailler pour l’Etat; s’il se présente à une adjudication il ne doit pas ignorer qu’il est obligé d’exécuter les travaux dans des con ditions déterminées en ce qui concerne Je travail et le salaire des ouvriers. « Je suis décidé, conclut le ministre, à veiller à l’application rigoureuse de cette clause essentielle. » Et M. Gauthier nous annonce que là ne s’arrêtera pas son œuvre. Il a la légitime ambition de faire aboutir un certain nom bre de réformes attendues par la classe ou vrière. Dès son arrivée au ministère il a dû se préoccuper des questions multiples que soulève la prochaine discussion devant la Chambre du budget des travaux publics. Mais M. Gauthier est d’une inlassable acti vité. Il est tenace. Il a préparé son budget. Il a étudié la question du rachat de l’Ouest, posée par son prédécesseur. 11 a eu déjà plusieurs entretiens avec M. Godin, prési dent de la commission du Sénat, chargée d’examiner la loi votée par la Chambre sur la réglementation du travail des employés et ouvriers des chemins de fer. 11 espère arriver à une solution prochaine. Il exa mine aussi une meilleure organisation des services à la tête desquels il se trouve placé. M. Gauthier est un actif, un travailleur, et pour mener à bien la vaste tâche qu’il s’est fixée il a choisi un collaborateur pré cieux, M. Lacroix, d’une grande compé tence en matière de législation ouvrière. Ce choix est une indication très nette de la direction que le sénateur de l’Aude en tend imprimer à son ministère. EDMOND CLARIS...