Extrait du journal

Son exemple enhardit tout le monde. On continua do chanter la Marseillaise avec une ardeur joyeuse, et trente ou quarante soldats ou sergents de ville, qui pou vaient nous barrer le passage, tirent retraite, nous croyant peut-être soutenus par une armée. i Ce premier succès donna confiance à toute notre troupe ot la grossit tellement que la place du Parvis se trouva bientôt pleine do monde. Alors M. Chardon me dit en montrant l’une des tours de Notre-Dame : j — C’est là qu’il faut planter le drapeau tricolore. Il sera en vue de tout Paris, pour faire comprendre qu’entre les Parisiens et les Bourbons tout est fini. Puis se tournant vers la foule dont les plus avancés, ouvriers, bourgeois, étu diants, étaient rangés en demi cercle autour de lui : — Amis et concitoyens, dit-il d’une voix qu’on entendit aux quatre coins de la place, que ceux qui veulent venir avec nous planter là haut le drapeau tricolore se présentent ! Doux ou trois cents se présentèrent. Il en choisit dix, qui montèrent avec nous. Les autres restèrent sur la place, pour empêcher...