Extrait du journal

Alors elle fit un pas vers moi, cl avec une grimace de mépris elle dit à haute voix i — Allons avec moi pour quinze ko pecks. « Je ne compris pas tout de suite, je me rappelle seulement que j’eus un frisson pressentant quelque chose d'horrible. Elle s’approcha alors tout à fait, s’appuya de l'épaule contre moi et détournant son visage de mon regard elle poursuivit d’une voix terne et ennuyée : — Eh bien, allons, vcux-lu ?... Je n’ai pas envie de chercher quelqu’un dans la rue... D’ailleurs je ne puis pas sortir com me cela ; l’amant de mère a pris ma robe pour acheter de l’cau-dc-vic... Eh bien, allons ! Doucement en silence je commençais à la repousser ; elle me regarda dans les yeux avec un air perplexe de soupçon ; ses lèvres se tordirent, elle releva la tête et regardant en haut l’espace de ses yeux clairs, grands ouverts et tristes, dit d’une voix douce et ennuyée .: — Pourquoi fais-tu le dégoûté ? Tu penses que je suis petite et qu’alors je crierai ? N’aie pas peur, avant, oui, je criais, mais à présent... Et sans finir la phrase, avec indifférence elle cracha. Je me sauvai emportant dans mon oncur l’horreur atroce et le regard triste de ces yeux clairs d’enfant. MAXIME GORKI....