Extrait du journal
Quand on songe à la gravité des contéquences d'un rejet par le Sénat de la loi contre les prétendants, on ne peut se défendre d'espérer encore. Le conflit avec la Chambre, le conflit avec le gouverne ment, le conflit avec le président do la République, sur lequel Ranc appelait, hier, à cette place, très justement l’attention, ne sont rien à côté du conflit avec la majorité républicaine de la nation, dont la volonté n’est pas douteuse. Nos journaux, nos comités, nos amis sont unanimes sur ce point. Pour leur donner satisfaction complète, il eût fallu voter non la loi présentée par le gouver nement, mais l’expulsion en principe des prétendants, et leur radiation immédiate des cadres de l’armée. Ainsi eût fait, j’en suie persuadé, la majorité de la Chambre, ai le gouvernement le lui eût demandé. Car la France est lasse de tant d’intri gues. Oui, cette noble et courageuse na tion, qui a tant souffert depuis la guerre terrible, tant travaillé, tant patienté, est lasso de voir ses efforts incessamment entravés par une poignée d’ambitieux. Qui peut dire quelles seraient la force et la prospérité de ce pays, s’il n avait eu à se préoccuper que de l’ennemi extérieur, si la conspiration permanente, qui deux fois faillit triompher, ne s’était efforcée sans relâche de jeter le trouble dans les affaires et l’inquiétude dans les esprits ? Aussi, il veut en finir, puisqu’aussi bien l’occasion s’en présente. Et c’est contre ce mouvement que le Sénat irait se heurter? Pour satisfaire quelques abstracteurs do quintessence ou quelques complices déguisés, il com promettrait, peut-être sans retour, une popularité à grand peine conquise et chaque jour grandissante i Car il n’est que juste de le dire : l’at titude du 8éeal, depuis les élections de janvier 1882, commençait à dissiper les préventions de beaucoup de républicains hostiles à l’institution d’une seconde Chambre. En face do l’émiettement de la Chambre des députés, il avait su conser ver l’union de sa majorité républicaine. Il avait résisté à l’action savamment dis solvante du gouvernement désorganisâ tes do M. do Freycinet. 11 n’avait pas...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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