Extrait du journal
taire, puisqu’il s’agit d’une loi organique de l’armée. * * * Tout le monde, à l’heure présente, comprend la nécessité d’une armée très forte. Or, la loi de recrutement qu’on pro pose sera-t-elle pour nous une augmen tation ou une diminution de force ? M. Margaine craint une diminution. Pourtant, il est partisan du service obli gatoire pour tous, sans exceptions ni dispenses ; mais, cela admis en principe, il établit une distinction entre l’armée de paix et l'armée de guerre. Tous les citoyens appelés à se battre en cas de péril national, tous payant l’impôt du sang, voilà la véritable égalité démocratique, tant revendiquée, tant proclamée. Tous les citoyens doivent donc passer par le régiment pour y re cevoir l’instruction militaire et s’initier aux règles de la discipline; mais est-il nécessaire qu’ils y restent le même temps? M. Margaine ne le croit pas. Pourquoi ne pas conserver les deux portions du contingent désignées par le sort : l’une rentrant dans ses loyers et re prenant les occupations de la vie civile, après la période d’instruction stricte ment indispensable ; l’autre, servant davantage et destinée à encadrer solide ment la première, si la guerre éclatait? Avec ce système, on aurait une armée réellement forte : la qualité et la quan tité, tandis qu’avec le service uniforme de trois ans, bientôt réduit à moins en core, on n’aura comme qualité qu’une moyenne médiocre. N’est-ce pas l'évidence même? * * * Si M. Margaine n’a pas convaincu du premier coup la majorité, il a du moins prouvé que, des deux façons d’envisa ger un débat, la plus terre à terre en apparence est parfois la plus élevée, parce qu’elle est la plus sérieuse. Que les républicains réfléchissent : s’il est prudent de se méfier des critiques intéressées de nos adversaires politiques, il est sage de tenir compte de celles de nos amis. Celles que M. Margaine adresse au projet de la commission, les conseils qu’il donne, ne sont pas des propos de vieux militaire, routinier, justifiant un dicton désobligeant; ce sont des paroles de bonne foi et de bon sens, inspirées par un patriotisme éclairé. C'est dans cet esprit pratique, à l’abri des entraînements irréfléchis et des uto pies séduisantes, que nous souhaitons de voir se poursuivre et s’achever une discussion qui intéresse au plus haut point la dignité et la sécurité du pays. Edmond Frank....
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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