Extrait du journal

PIEUSES RELIQUES Il est regrettable qu'on ne connaisse qu'imparfaitement les discussions qui se sont élevées et s’élèvent encore entre catholiques au sujet des re liques que l’Eglise entoure d’un pieux respect et dont elle tire un gros profit. C’est matière aux plus curieuses révélations et aux plus amusantes surprises. Ainsi savait-on qu’il y avait comme perle des reliques, les débris de la circoncision. Au dixhuitième siècle, on les adorait dans sept endroits différents I La Révolution détruisit ou déplaça quelques-uns de ces restes « glorieux > et l’on n’en compte plus que, cinq que l’Eglise a du reste entourés de toutes les herbes de la Saint-Jean : bulles de papes et certificats d’authenticité. Sur ces trop fameux débris de la circoncision, les docteurs catholiques se sont du reste livré de terribles combats. Les uns y croyaient avec fer veur et une touchante naïveté. D’autres, comine Jacques de Voragine et saint Athanase, affirmaient que le Seigneur, avant de monter au ciel, avait eu soin de reprendre sur terre ce qui lui manquait « pour entrer complet dans le royaume du Père ». Quant aux dévotes, on leur dirait que cette scandaleuse relique se trouve à la fois dans toutes les grandes villes de France et d’Italie, elles le croiraient encore I XX POUR LES ARTISTES La Société des Amis du Luxembourg, présidée par M. Delpeuch, ancien sous-secrétaire d’Etat, étudie actuellement un projet des plus intéres sants pour les peintres et les sculpteurs. 11 s’agit de faire obtenir à ceux-ci une sorte de droits d’auteur analogues à ceux des écrivains. La situation des nombreux enfants ou veuves de peintres qui sont dans la plus grande misère, alors que les œuvres de leurs père ou mari ont atteint des prix énormes, a semblé tellement injustifiable, que les Amis du Luxembourg se sont préoccupés d’y remédier. Il nous semble que c’est notre ami Georges Le. comte qui, le premier, a cherché à faire profiter les héritiers des artistes de la plus-value d’œuvres qui ne va qu’aux marchands....