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La Petite République, 13 août 1903

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La Petite République
13 août 1903


Extrait du journal

En dépit des démentis optimistes de la première heure, l'accident du Métropoli tain prend les proportions d’une catastro phe. Le nombre des victimes est de beau coup supérieur à ce qu’on disait, et peutêtre ne le connaîtra-t-on jamais exacte ment. Dès l’origine, il a été reconnu que l’aéra tion des tunnels était insuffisante ; les voyageurs se plaignaient avec vivacité du malaise causé par le défaut d’air respirâ ble. Plusieurs fois aussi, les conséquences d’une telle situation en cas d’accident, avaient été envisagées. Gomme toujours l’indifférence avait succédé aux crises d’é motion. Telle était l’utilité de ce moyen de transport, que le public, tout en mau gréant, y recourait avec un enthousiasme croissant. L’hécatombe d’avant-hier va sans au cun doute le refroidir. Puis, à la longue, il en sera cette fois comme les autres : on oubliera. Nous souhaitons que les auto rités auxquelles en incombe le devoir veil lent à l’installation d’appareils d’aération et de ventilation. Si le Métropolitain en avait été muni, l’incendie des voitures n’aurait pas été évité, mais les voya geurs n’auraient point succombé à l’as phyxie, et ils auraient pu se sauver en plus grand nombre. Nous n’exagérons rien en disant que la responsabilité de l'administration se trouve engagée là. Il en est différemment à la Martinique, d’où nous parvient la nouvelle terrifiante d’un cyclone plus terrible que tous ceux dont on a gardé le souvenir. Plusieurs villes seraient détruites et les sinistrés du volcan se verraient de nouveau sans abri, leurs cases, réédifiées par les soins du gouvernement, ayant été anéanties par le fléau. Le destin déploie vraiment une férocité inouïe contre la Martinique. Ceux des ha bitants de cette île infortunée qui, à force d’énergie et d’activité, avaient relevé leurs exploitations et reprenaient espoir, voient le fruit de leurs efforts s’évanouir encore une fois. Devant de pareils malheurs, on se prend à regretter, avec une amertume plus grande, que les hommes, au lieu de s’unir dans une œuvre commune de défense contre les caprices exterminateurs des éléments, se déchirent entre eux et vouent à des entreprises de destruction les res sources de leur génie. GËRAULT-RICHARD....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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