Extrait du journal

< de nous déclarer, selon l’expression de Schiller, € citoyens du monde —- mais nous espérons tous « être un jour citoyens du ciel. » Vous y êtes? M. Coppée a su/ l’autre monde des idées particulières. Il consent à admettre qu’en ce haut lieu, où régneront la paix et la justice, parce qu’il n'y aura plus de nationalistes, les ennemis terrestres se réconcilieront Le Boer et l’Anglais, le Russe et le Chinois, le Français et l’Allemand auront oublié leurs sottes querelles. Le malheur est que cet autre monde est trop hypothétique. M. Coppée parle comme les prêtres, lorsqu’ils disent aux prolétaires : — Travaillez, sacrifiez-vous, soyez les instru ments dociles du bonheur des riches. Vous serez récompensés au ciel, dans le paradis, où vous irez sûrement, à condition,toutefois, que vous ayez quelque chose à mettre dans l’escarcelle du curé. » M. Coppée, admirable de logique, trouve tout naturel que les peuples se fassent la guerre, se massacrent abondamment sous les coups de folie furieuse causée par une erronée compréhension du patriotisme. Et pourquoi ce sang, cette misère, cette amputation périodique de l’humanité 1 Tout simplement pour que les peaples vivent en bonne intelligence * là-liaut ». Mon bon monsieur, 11 n’y e pas de là-haut ; il n’y a pas d’antre monde. Il y a l’infini des mondes, ce qui n’est pas la même chose, ni surtout une chose catholique. Et puis, mémo en supposant que vous disiez vrai, les peuples seraient bien bêtes de ne pas se préparer tout de suite à la vie future, en vivant sans guerres, sans luttes de races, de clas ses, de religions, en cherchant 4 réaliser sur terre ce paradis où vous n’êtes point digne d’aller, car voua avez une âme de fiel et vous êtes un mauvais poète. Paul Zahori....