Extrait du journal

de Rochefort, plus peuple que la plume de Vallès, et cette voix est sortie enfin de la rue, « de la rue pauvre ». Elle retentit sous les voûtes de l’usine, et je viens d’être émerveillé, au sortir d’une petite gare, dans la campagne, où je venais de m’engager suivant un chemin perdu, de voir un paysan se relever dans le sillon et de l’entendre fredonner notre refrain dans la plaine : C’est la lutte finale... Membre de la Commune, Eugène Pottier restait inconnu; chansonnier que Nadaud, Pierre Dupont hissaient sur leurs épaules, sa voix s’éteignait aux frontières du cénacle; écrivain comme Vallès, Vallès ne pouvait rien pour lui. Mais le voilà aujourd’hui placé sur le bouclier d’une classe, d’un peuple en églantines, qui a sa fleur et sa chanson. N’était-il pas fatal qu’il devint le poète des gens qui triment tout le temps, celui qui a écrit cette strophe célèbre de Jean Misère : Décharné, de haillons vêtu, Fou de fièvre, au coin d'une impasse, Jean Misère s’est abattu. « Douleur, dit-il, n’es-tu pas lasse t s Ah I mais... Ça ne finira donc jamais?... Ça finira. Mais pour le moment je dois dire le mobile qui m’a fait écrire ce pauvre article sur un aussi sûr écri vain : c’est parce qu’à côté de mon com mis-voyageur qui blâmait le chant de de Y Internationale sans l’avoir lu, j’ai des amis qui chantent Y Internationale et qui ne connaissent ni l’œuvre, ni même le nom d’Eugène Pottier. PAUL BROUSSE. Graves Troubles en Sicile Nombreux blessés Rome, 14 août. De graves désordres se sont produits à San MiMichele di Generavia en Sicile. Une nombreuse foule a manifesté bruyamment contre la municipalité demandant la suspension de certaines taxes municipales. Les carabiniers sont intervenus. Un conflit s’est naturellement produit. Les carabiniers ont fait usage de leurs armes, blessant un grand nombre de manifestants. EN ALLEMAGNE...