Extrait du journal

— Je ne trahis aucun secret. Ne suisje pas sa confidente naturelle ? Et si elle m’a fait son aveu, croyez-vous qu’elle n'ait pas espéré que je la trahirais ? — Ah ! que vous me rendez heureux ! Eh bien. oui. j’aime Mlle Louise... de toute mon âme. Si je n’ai point encore déclaré à votre père mes désirs, mes espérances, c’est que j’ai peur... — Peur, vous ? — Oui, peur, reprit Gaston en bais sant la voix. Je parle rarement de mon père, parce qu’il me semble que c’est mieux lui obéir. Vous savez la vie qu'il mène. Toujours seul, sortant à peine, mon pauvre père semble en proie à un désespoir profond dont jamais je n’ai pu pénétrer le secret. » C'est une énigme qui me trouble et me désole à la fois. » Je suis plus que son fils, je suis son seul ami. je dirais sa seule consolation. Comprenez ceci, jamais il ne parle à au tre personne qu'a moi. » Déjà je me reproche comme un crime d ingratitude filiale les quelques heures que je viens passer ici et que je lui dérobe... »ll est si bon ! Jamais un reproche, fûtce môme à cause de sa tristesse ; mais je sais, je sens qu’il souffre de ne pas m’a voir auprès de lui, moi qui seul le rat tache au monde. » Je vous parle comme si déjà vous étiez ma sœur. Tenez, une fois, il v a...