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La Petite République, 16 novembre 1899

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La Petite République
16 novembre 1899


Extrait du journal

PAROLE D’ÉVÊQUE Ils en ont de bonnes ? On lit textuellement dans la protestation de l'évêque de Belley : « On n’a trouvé aucun membre du clergé catho lique impliqué dans les scandales qui ont affligé la France depuis un trop grand nombre d’an nées. » Le « trop grand nombre d’années » en question se réduit, n’est-ce pas? aux trois ou quatre jours qui noos séparent à peine de la descente de police dans les bureaux de la Croix. XX ECHOS MONDAINS On lit dans le Gaulois : « Le grand-duc et la grande-duchesse Paul de « Russie ont visité Versailles, etc... » Faut-il que ce soit Jean Mitron qui renseigne les chroniqueurs de cour sur l’état de leur personnel dynastique. La grande-duchesse en question est morte en septembre 1891 ; et nous ne savons pas que le grand-duc se soit remarié depuis. Ça devait être une autre lame I XX NUANCES O les panégyristes I A l'occasion de la conférence que messire Jules Lemaître prononçait hier devant un auditoire choisi (ô combien !), un des biographes de l’illustre feuilletoniste écrit dans i’Echo de Paris : « L’exquise persuasion de son âme nuancée, 4 s’insinue doucement dans les cœurs. » 4 Nuancée » est vraiment exquis I En effet, celui qui n’a conquis ses panaches et ses galons que par d’incessantes et incohérentes courbettes devant les régimes les plus divers ne saurait avoir une âme qu'à la façon des caméléons : extrêmement nuancée. XX LES LETTRES ET LES ARTS La Suisse, comme l’Amérique, se paye ses confé renciers parisiens. M. Henry Gréville vient d'y donner une série de causeries. Ces déplacements littéraires sont généralement assez fructueux à Neufchâtel, Lausanne, Genève et dans les principales villes de la République helvétique. Dans beaucoup de petites villes suisses, le goût des lettres est assez répandu pour que la population remplisse une salle et fournisse une recette si le conférencier a su choisir un sujet intéressant. Nous sommes allés visiter la nouvelle salle que la Bibliothèque nationale vient d’ouvrir au public. Un moment nous nous étions bercés de l’espoir que cet agrandissement local donnerait enfin satis faction aux habitués et permettrait les améliora tions réclamées depuis si longtemps. Il n’en est rien. La salle nouvelle est éloignée des collections les plus usuelles et communique mal avec le bureau. Comme auparavant, le plus simple, quand on va travailler place Louvois, c’est d’y apporter scs livres, soi-même. XX PETITS PAINS DU MATIN Ce soir à l’Opéra dans la Prise de Troie les ballets sont remplacés par des luttes athlétiques fort bien réglées du reste. Deux vieux abonnés gâteux et myopes continuent à s’extasier par habitude. — Toujours de jolis maillots, ces demoiselles. — Oui mais de formes un peu lourdes 1...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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