Extrait du journal

Duloinbard faisait sa dernière heure de service ; il avait froid sous le vent aigre de novembre, il avait « l’estomac dans ses bottes ». Fatigué, il ruminait des choses, l’air hargneux : il devait attendre la paye encore deux jours pour boulotter tout son saoul ; sa gamine toussait, le médecin avait griffonné une ordonnance chère, il fallait attendre aussi... Duloinbard, ancien de cinq ans dans le métier, y mettait tout juste le zèle indis pensable. Il n’avait pas la vocation bien sûre. Par exemple, ça l’embêtait toujours d’emballer un purotin — homme ou fem me — ; il ne se rendait pas bien compte, mais malgré la consigne, et les chefs et le Devoir, il sentait un doute... il éprouvait vaguement l’impression de se flanquer des coups de poing à lui-même....