Extrait du journal

M Vovez l’étrangeté des sentiments : chacun avait songé à une alliance avec l’Angleterre et chacun fut comme surpris de voir le drapeau britannique si fidèle ment lié au nôtre. Cette surprise a cessé et il faudrait, maintenant, des efforts plus que terrestres pour nous persuader que les Anglais ne sont plus nos alliés il faudrait, toujours, de bien étranges et de bien durables circonstances pour nous persuader que vous n’êtes plus nos amis. Notre surprise a été grande de ce que vous soyez aussi longs à comprendre ce que voulaient l’Allemagne et l’Autriche en nous attaquant et surtout si longs à voir le danger qui vous menaçait. Nous avons alors peu à peu pensé que vous étiez beaucoup moins intelligents, entre prenants et puissants que nous ne l’avions supposé et il a fallu tout votre magnifi que et rapide effort, tout votre fantasti que transport de troupes et de matériaux pour refaire dans notre esprit votre image de peuple actif, entreprenant et fort. Nous avons compris que nous vous devions en bonne partie la libération de notre territoire, le coup de balai final qui a nettoyé notre Nord et notre Alsace-Lor raine des bataillons prussiens. Nous avons regretté ensuite que vous partiez si tôt. Et ce que nous ne comprenons plus maintenant c’est que vous ayez l’air de ne plus nous comprendre....