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La Petite République, 17 janvier 1910

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La Petite République
17 janvier 1910


Extrait du journal

OTJNB SEMAINE A L'AUTRE Les Surprises de l'Actualité Nouvellement mariés, ils n’ont rien voulu se refuser pour leur voyage de no ces à Paris. Aussi ont-ils pris des places pour l’une des premières représentations do la Barricade. Et ils sont dans le ravissement. Ce n’est pas que la pièce, dont on a déjà joué deux actes, les amuse, mais ils pensent avec une satisfaction orgueilleuse à leurs amis qui sont restés là-bas tout au fond de la Corrèze. Elle surtout, qui n’a jamais quitté sa petite ville, ouvre scs jolis veux naits et aussi ses mignonnes oreilles. Elle voudrait tout voir, tout entendre. Lui, qui est déjà venu plusieurs fois à Paris, se montre moins expansif. Il joue à l'homme blase et ne veut pas avoir 1 air d'arriver de sa province. Elle, se penchant à son oreille. — Tu ne sais pas ce qu'on dit ? Que Pataud est dans la salle. Lui. d'un air entendu. — Ah ! oui, Pa taud. l'homme de l'électricité. Elle. — Moi qui aurais tant voulu le voir ! Tu le connais, toi ? Lui. — Parbleu ! Je l'ai déjà rencontré sur les boulevards, au café, un peu par tout. Elle, lui donnant la lorgnette. — Et. tu le reconnaîtrais ? Lui. — Celle question ! (// lorgne avec assurance tous les fauteuils d'orchestre.) Ah ! je le vois. C’est bien lui. Il n'a pas changé. Elle, impatiente. — Oh î montrc-le moi. . f Lui. avec aplomb. — Tien0, c est le gros brun qui regarde en l'air, là, près de 1,1 porte, au bout du rang. Elle, après avoir longtemps lorgné. — H n’a pas l'air méchant. Lui. avec fierté. — Hein î tu es con tente. Tu pourras dire à tes amies que tu as vu Pataud. Sur ce. il faut nous dé gourdir un peu les jambes ; c est le der nier entracte. (Ils font un tour dans les couloirs.) Elle, attentionnée. — Dire que lu n'as pas encore fumé ! Lui. — J’en meurs d’envie. Je vais en griller une. Attends-moi là cinq minutes : tu prendrais froid....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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