Extrait du journal
Les ennemis du général André attri buent sa démission à la certitude qu’il avait d’une prochaine et irrémédiable défaite. D’autres, qui se prennent subitement à l’aimer par dépit contre son succes seur, prétendent que M. Combes l’a démissionné ou l’a fait démissionner au moyen d’une pression plus ou moins directe. Que ceux-ci et ceuj-Ià en prennent leur parti : le général André vaut mieux que cela. Il a démissionné par dévoue ment au parti républicain. Un échec parlementaire ne l’effrayait pas. Il se fût retiré après le vote qui l’eût mis en minorité. Il ne tenait pas au pouvoir, son départ le prouve surabcndammen.t. La lutte ne l’effrayait pas non plus, ni la fatigue, ni les injures, ni les me naces, ni les coups. Son passé en ré pond. Les considérations personnelles sont donc étrangères à sa résolution, que M. Combes, pas plus que d’autres, ne lui a dictée ou suggérée. Il jouit, d’ail leurs, d'une répulation qui le montre sous un autre aspect que celui d'un homme sans volonté propre. Quand il cul pris une décision, il appela successivement deux députés à la sincérité de qui il se fiait, et la leur annonça en y ajoutant ces explications : — Si je n’écoulais que les suggestions de mon égoïsme, je me présenterais de vant le Parlement et il paraît certain que, s’étant ressaisie, la majorité répu blicaine m’assurerait la victoire. Mais il se peut que la même coalition se re forme, et, à la faveur d'une équivoque habilement exploitée, crée une situation embarrassante pour mon successeur. J î veux parler, par exemple, du vote d un ordre du jour motivé qui engage rait la politique du cabinet et aliénerait l’indépendance du futur ministre de la guerre. « Mon devoir est d'éviter ce risque au gouvernement et de laisser, par ma démission pure et simple, libre carrière à celui qui me remplacera ici et qui as sumera une lâche encore lourde, malgré tout ce que j’ai pu faire depuis quatre ans. « Donc, je m'en vais, du moins je ren tre dans le rang. Ainsi je rendrai un nouveau service à la Bépublique. » Tels sont les motifs de la démission...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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