Extrait du journal
Nous voulons aujourd’hui, à ce propos, expliquer à nos amis de la campagne les causes qui ont produit les malheurs et les excès de la Commune. Les paysans ont certainement bien souf fert pendant le cruel hiver de 1870. Us ont vu la guerre entrer dans leurs villages et dans leurs maisons. Elle leur a pris, une grande partie de leurs biens péniblement amassés, blés, fourrages et bestiaux. Elle leur a enlevé des trésors plus chers, leurs enfants. Elle a fauché la moisson dans sa fleur. Mais, bonnes gens, pendant que vous souffriez ces maux, croyez-vous que les Pa risiens étaient sur dos roses? Enfermés dans leurs remparts depuis le 20 septembre 1870 jusqu’au 28 janvier 1871, ils ont souffert tout ce qu’une ville assiégée peut souffrir : le froid, la faim, le bombardement, et, chose plus cruelle encore, l'isolement. Car, une ceinture de fer les séparant du reste de la France, ils étaient dans Paris comme des naufrages sur un radeau, attendant du se cours et cherchant à l’horizon une voile qui n’arrivait jamais. Et cependant les hommes montaient la garde aux remparts ou mouraient inutile ment dans des sorties rares et insensées; les femmes, les pieds dans la bouc ou dans la neige, faisaient queue pour rapporter au logis une ration insuffisante do pain d’a voine. Les enfants mouraient par mil liers. Voilà ce que l’on souffrait dans la grande ville, et cependant personne ne se plaignait. On écrira un jour ccttc histoire, et je vous assure bien qu’il n’y aura pas un Français, si dur qu’il soit, à qui les larmes ne vien dront aux yeux en la lisant. Vint lo jour fatal où-il fallut se rendre. Et ce peuple héroïque no voulait pas so rendre : on lui avait promis la victoire. Il crut à la trahison et tomba dans un déses poir inexprimable. Nousavonsalorscnlcndu à Paris, non pas seulement des ouvrières, mais des femmes do la classe aisée, dire que pendant ces cinq mois de souffrance, clics n’avaient pleuré qu’une fois : lo jour do l’armistice. Dans ces circonstances douloureuses, on apprit que l’Assemblée monarchiste de Bor deaux, élue on pleine guerre, sous la mena ce des baïonnettes prussiennes, insultait à la défense nationale ; le bruit courut aussi (et les événements montrèrent plus tard qu’il n’était que trop fondé) quelle prépa rait lo retour des Bourbons. <...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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