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La Petite République, 19 décembre 1898

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La Petite République
19 décembre 1898


Extrait du journal

Les Écoles d’Arts-et-Métiers A Cl un y. — Une division licenciée. — Me sures iniques.— Pour refuser d’aller à la messe. Nous parlions, il y a quelques jours, du régime absurde sous lequel sont maintenues les écoles d’arts et métiers, où les élèves sont soumis à une discipline militaire, alors qu’ils se destinent en majeure partie aux carrières toutes civiles de l’in»lustrie. Nous disions comment des troubles avaient éclaté à l’école de Ghàlons, dont une division avait été licenciée pour n'avoir pas voulu se plier aux exigences absurdes d\in adjudant alcoolique et abruti. Des élèves de l’école de Cluny nous écri vent aujourd’hui pour nous mettre au cou rant des faits qui viennent de se passer dans cet établissement. Là aussi toute une division vient d’être licenciée. Pourquoi? Voici : Le professeur de mathématiques de la 2e division allant très vite à faire son cours, un élève lui fit poliment remarquer qu’il de venait impossible de suivre la leçon en pre nant des notes. Pour toute réponse le profes seur infligea à l’élève une punition d’un jour de salle de police ! A la fin de la classe, le « major » de la division le pria d’être indul gent et de bien vouloir lever la punition. Rien n’y fit. Le directeur, prié par les élèves d’intervenir, doubla la punition et menaça de renvoyer le « m ijor » à la première mani festation de ses camarades. Les désordres commencèrent et aboutirent au licenciement de la division. Avec un peu de bonne votante il aurait été facile à M. Ricard, le directeur, d’éviter tout conflit. Mais son habitude, parait-il, est de n’ad mettre aucune réclamation, et quand les élè ves vont lui demander les motifs d’une puni tion, il la double et met les visiteurs à la porte de son cabinet. C’est ainsi que les élèves de l'école de Cluny n’ont jamais pu savoir pourquoi on leur a supprimé la sortie de la Toues tint. Mais ils supposent que la punition est due aux motifs suivants : Ce jour-là, il y avait un grand pèlerinage à Cluny. On invita les élèves à aller à la messe. Ils refusèrent; pour cela, quatre furent rais on prison. Fait digne d’une re marque, l’an des quatre punis n’avait jamais assisté à la messe, ses parente le lui défen dant. Il est inadmissible que des jeunes gens de dix-sept à dix-neuf ans soient soumis à de pareilles vexations. H serait temps que les Îiouvoirs publics songeassent à opérer dans es écoles d’arts et métiers quelques réformes urgentes. - G. O....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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